Alors, je crois que les découvertes récentes sur le microbiote qui provoquent une grande excitation du monde médical et scientifique, encore une fois, sont très justifiées car véritablement ça fait renouveler ou repenser beaucoup de concepts, et notamment des concepts physiopathologiques.
Ca serait trop long de les énumérer bien sûr tous mais on peut dire notamment à Nantes, nous sommes particulièrement sensibilisés à la défense de la barrière épithéliale notamment grâce aux travaux de recherche menés dans l’équipe de Michel Neunlist et autour de ce qu’on appelle maintenant l’unité neuro-glio-épithéliale qui s’intéresse finalement au système nerveux entérique de l’intestin et qui est très réactif face à ce monde du microbiote. Alors je crois aussi que ça fait revoir des concepts encore plus larges et notamment dans certaines maladies comme des maladies qui n’ont au départ a priori pas grand-chose de digestif . On sait, par exemple, que dans la maladie de Parkinson, il y a déjà des hypothèses qui font repenser par le microbiote le mécanisme pathogénique de cette maladie. Par exemple , pour juste illustrer ça, on sait qu’il y a moins de maladies de Parkinson chez les fumeurs et on se demande si le fait d’avoir une intoxication tabagique ou au moins une consommation tabagique n’influe pas le microbiote. Et on sait qu’il peut jouer sur ce microbiote et de ce fait-là, moduler effectivement le risque de développer une maladie de Parkinson et il y a des éléments épidémiologiques très intéressants qui le montrent et donc c’est juste un exemple mais pour montrer que véritablement ça peut faire revoir beaucoup de concepts physiopathologiques.